Position de l'APSARES

Une multitude d'études médicales mettent en cause la consommation régulière d'aliments d'origine animale dans l'apparition de nombreuses pathologies.1-6 L'apport excessif d'acides gras saturés et de cholestérol, ou encore de protéines animales sont les principaux facteurs néfastes d'une alimentation centrée sur des produits animaux, comme l'est l'alimentation « moyenne » des Français.7

Parallèlement, un nombre croissant d'études médicales montrent que les alimentations végétariennes (sans viande ni poisson), y compris végétaliennes (aucun aliment d'origine animale), menées de façon appropriée, sont non seulement adaptées à toutes les périodes de la vie, mais en outre bénéfiques pour la santé humaine en général, et la prévention et le traitement de nombreuses maladies en particulier.8-13

C'est donc en toute cohérence que de plus en plus d'organismes officiels de santé publique et d'organisations de professionnels de santé renommées recommandent une alimentation centrée sur les aliments végétaux et non animaux. Citons en exemple la position du Fonds Mondial de Recherche contre le Cancer3, de l'Association Américaine de Diététique9, des Diététistes du Canada9, ou encore de l'OMS.14

En France, le Programme National Nutrition Santé (PNNS), s'est fixé neuf objectifs nutritionnels prioritaires pour la période 2006-2010 :

  • Augmenter la consommation de fruits et de légumes
  • Augmenter la consommation de calcium
  • Réduire les apports lipidiques totaux, et notamment la consommation d'acides gras saturés
  • Augmenter la consommation de glucides en favorisant la consommation des aliments sources d’amidon, et augmenter de 50 % la consommation de fibres
  • Diminuer la consommation annuelle d’alcool par habitant
  • Réduire la cholestérolémie moyenne dans la population des adultes
  • Réduire la moyenne de la pression artérielle des adultes
  • Réduire la prévalence du surpoids et de l’obésité
  • Augmenter l’activité physique quotidienne

L'APSARES soutient que pour pouvoir atteindre simultanément l'ensemble de ces objectifs, une réduction considérable de la part des aliments d'origine animale dans l'alimentation apparaît incontournable. Plus encore, l'adoption généralisée d'une l'alimentation végétarienne équilibrée serait vraisemblablement optimale pour assurer le succès d'un tel programme.

Sur la base de l'ensemble de ces données, la position de l'APSARES est la suivante :

- Les alimentations végétariennes, y compris végétaliennes, bien équilibrées, présentent des avantages significatifs pour la santé humaine. Il importe donc que les professionnels de santé confortent dans leur choix les personnes végétariennes ou souhaitant le devenir, et soient en mesure de leur donner des conseils nutritionnels appropriés et adaptés à chaque cas particulier afin d'optimiser les avantages pouvant être retirés de ce mode alimentaire.

- Il importe également que les professionnels de santé informent les personnes non-végétariennes des dangers potentiels pour la santé d'une consommation régulière d'aliments d'origine animale, et les encourage à rééquilibrer leur alimentation en consommant davantage d'aliments végétaux et en réduisant significativement leur consommation d'aliments d'origine animale.

L'application de ces recommandations constitue un enjeu majeur pour l'amélioration de la santé publique en France et notamment la lutte contre les maladies dites "de civilisation" que sont les cancers (1ère cause de mortalité en France) les maladies cardio-vasculaires (2ème cause de mortalité), le diabète (4ème cause) et l'obésité (facteur favorisant et/ou aggravant de très nombreuses maladies).

 

RÉFÉRENCES :

1- Hu J, La Vecchia C, DesMeules M, Negri E, Mery L Meat and fish consumption and cancer in Canada. Nutr Cancer. 2008 May-Jun;60(3):313-24.

2- Van der Pols JC, Bain C, Gunnell D, Smith GD, Frobisher C, Martin RM. Childhood dairy intake and adult cancer risk: 65-y follow-up of the Boyd Orr cohort. Am J Clin Nutr. 2007 Dec;86(6):1722-9

3- World Cancer Research Fund. Food, nutrition, and the prevention of cancer: A global perspective. American Institute of Cancer Research. Washington, DC: 2007

4- Steffen LM et al. Associations of plant food, dairy product, and meat intakes with 15-y incidence of elevated blood pressure in young black and white adults: the Coronary Artery Risk Development in Young Adults (CARDIA) Study. Am J Clin Nutr. 2005 Dec;82(6):1169-77; quiz 1363-4.

5- Barnard ND, Nicholson A, Howard JL. The medical costs attributable to meat consumption. Prev Med. 1995 Nov; 24(6):646-55

6- Thorogood M, Mann J, Appleby P, McPherson K. Risk of death from cancer and ischaemic heart disease in meat and non-meat eaters. Br Med J 1994; 308:1667-70.

7- Etude INCA2 (Etude Individuelle Nationale des Consommations Alimentaires), AFSSA, 2006-2007

8- Leitzmann C. Vegetarian diets: what are the advantages? Forum Nutr. 2005;(57):147-56.

9- American Dietetic Association; Dietitians of Canada. Position of the American Dietetic Association and Dietitians of Canada: vegetarian diets. Journal of the American Dietetic Association, 2003;103 (6):748-765.

10- Sabaté J. The contribution of vegetarian diets to health and disease: a paradigm shift? Am J Clin Nutr. 2003 Sep;78(3 Suppl):502S-507S.

11- Rajaram S, Sabaté J. Health benefits of a vegetarian diet. Nutrition 2000;16:531–3.

12- Key TJ, Davey GK, Appleby PN. Health benefits of a vegetarian diet. Proc Nutr Soc. 1999 May;58(2):271-5.

13- Appleby, P. N., M. Thorogood, et al. The Oxford Vegetarian Study : an overview. Am J Clin Nutr 1999. 70(3 Suppl): 525S-531S.

14- Organisation Mondiale de la Santé (OMS). European Health21 Target 11 - Healthier Living. WHO Regional Committee for Europe at its forty-eighth session, Copenhagen, September 1998

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